vendredi 28 mars 2008

Petits Bonheurs

La vie en autarcie, loin de la vie du monde extérieur et de la France marque les esprits. Les consciences s’obscurcissent lentement, face à la violence et à la haine omniprésentes.
Certains copains traînent un cafard latent et l’abus de bière n’étant pas toujours le bon remède, on s’épaule les uns et les autres. Heureusement que notre entente et notre solidarité sont bien réelles.


Il y a malgré tout des petits moments de bonheur. La séance de cinéma hebdomadaire était un de ceux là. Nous nous souvenons avec nostalgie de ces soirées chaudes de l’été ou la séance se faisait en extérieur. Nous étions heureux tous rassemblés autour de l’écran. Rien n’aurait pu nous priver de cette soirée, si ce n’est notre tour de garde de nuit ou nous devions redoubler de vigilance pour assurer la sécurité de tous.
Mais voilà il n’y a plus de cinéma et ça nous manque ! Le préposé a été libéré il y bien longtemps. Le matériel repose depuis dans sa remorque.
Un beau jour, que voyons nous arriver avec tant de retard ? Le projectionniste ! C’est un camarade avec qui j’avais fait mes classes en Allemagne. Beaucoup d’eau avait depuis coulé dans les oueds, et nous l’avions un peu oublié.
Enfin il est là! Il s’était probablement « caché », bien malgré lui, tel que nous le connaissons, dans une salle obscure de sa caserne d’outre Rhin.
Claude, c’est lui, un vrai toulousain. Comme nombre de nos camarades ici, Il a le travers d’être peu chauvin : sa ville lui semble en effet être le centre du monde. Il est vrai que la verve de son langage et son accent du midi nous seront toujours un peu étrangers. Nous sommes, à l’en croire de véritables « nordistes ».
Si on veut faire monter un peu le ton, il suffit de lui affirmer que pour nous, Toulouse, c’est le « midi moins le quart ».
Nous le surnommerons MACAREL, telle est en effet son exclamation courante, marquant aussi bien l’étonnement que la réprobation.



Macarel donc est notre camarade de galère, toujours disponible et attentif, prêt à aider et faire plaisir. Il ne sera présent que quelques jours par semaine parmi nous. Il tourne dans toutes les postes que nous occupons sur le secteur. Cela l’oblige à « traîner » sa remorque de matériel sur des pistes peu fréquentables …sa bonne étoile le protège.

Si par hasard, le film de la semaine n’est pas arrivé, eh bien il passera une semaine parmi nous. Il sera l’objet de toutes les critiques et revendications amicales des uns et des autres. Il saura profiter de ce temps pour nous faire quelques petits « extras » en cuisine. Prendre quelques tours de garde de nuit, nous remplaçant quand nous sommes fatigués par des sorties « Djebel » trop dures.

Merci à toi, camarade !

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